Moïse Tshombe
Président de l' Etat du Katanga 1960 - 1963.
1er Ministre du Congo Indépendant 1964 - 1965.
MOÏSE TSHOMBE ARTISAN DE L’ENSEIGNEMENT OFFICIEL AU CONGO "Le Katanga c’est aussi la victoire de la laïcité de l’enseignement au Congo. C’est en effet grâce à Moïse Tshombe et à ses compagnons que l’administration coloniale a accepté, au milieu des années 1950, de «libéraliser» l’enseignement qui était le monopole des Eglises, de l’Eglise Catholique en particulier". MOÏSE TSHOMBE - PARCOURS POLITIQUE Moise Tshombe est né en novembre 1919 à Musumb (Capitale de l'État Lunda ou Empire Lunda). Son père, Joseph Kapend Tshombe était un grand homme d’affaires et serait, selon certaines sources, le premier congolais millionnaire. En 1927, Moïse Tshombe est envoyé à la Mission Méthodiste Mwajingga (dans le territoire de Sandoa) pour y faire des études. En 1930, il entre à l’Ecole Normale de Kanene. En 1942, Joseph Kapend Tshombe, et deux de ses fils (Moïse Tshombe et David Tshombe) fondent la première société marchande conçue par des congolais. Ils installent audacieusement son siège à Elisabethville (Lubumbashi), autrefois, le sanctuaire des entreprises européennes coloniales, et ceci avec un investissement massif de FRB 1.500.000 (un million cinq cent mille francs belges). Ceci fit que les Tshombe reçurent une haute considération au sein de la société congolaise à l’époque, même des blancs. En 1952, l’Empereur Mwant Yav Kaumb décède à Musumb et le beaupère de Moïse Tshombe, Ditend lui succède et devient Mwant Yav Ditend Yav A Nawej III. Par la logique de ces relations familiales et la fortune financière des Tshombe, leur influence dans le Katanga et devient plus que prépondérante. Cette influence deviendra une force politique jusqu'à s'imposer dans le reste du territoire national. C’est dans ce sens qu'en 1959 Moïse Tshombe fut élu Président de la CONAKAT (Confédération des Associations tribales du Katanga qui devient Rassemblement Katangais le 11 juillet 1959). En 1959, lorsque se dessine l’avenir du Congo, la CONAKAT remporte une grande victoire lors des élections communales et Moïse Tshombe devient Maire d'Élisabethville dans la province du Katanga. En mai 1960, la CONAKAT remporte la majorité des votes aux élections législatives provinciales du Katanga et Moïse Tshombe est élu Président. Le 30 juin 1960 le Congo accède à l’Indépendance, mais 11 jours après (11 juillet 1960), Moise Tshombe devient Le Président de l'Etat du Katanga. Il proclame la sécession du Katanga pour éviter les désordres qui se passaient à Léopoldville. Le Katanga devient un Etat Indépendant et souverain. C’est seulement en janvier 1963 qu’il met fin à la sécession du Katanga, après maintes confrontations militaires avec les casques bleus de l’ONU et se rend en exil. Avant qu’il ne devienne Premier Ministre, Moïse Tshombe a bénéficié d’une amnistie en bonne et due forme (à l’instar de Bemba, de Kamitatu, de Ruberwa, de Mbusa, de Roger Lumbala, etc) et de ce fait l’indépendance du Katanga ne peut plus lui être reprochée. L’amnistie dont l’origine grecque signifie «oubli» est une notion de droit public pénal qu’on peut définir comme l’acte qui stipule que des fautes passées devront être oubliées et qui interdit à quiconque de les rechercher ou de les évoquer sous peine de sanction. En juillet 1964, le Congo fait face à plusieurs mouvements insurrectionnels. Moïse Tshombe est rappelé de son exile par le Président Kasa Vubu et devient le Premier Ministre du Congo, car l’on reconnaît qu’il est la seule personne capable de pacifier le pays. En un minimum de temps, Moïse Tshombe va effectivement pacifier le pays… Il est immensément populaire sur toute l’étendue du territoire Congolais. En mars/avril 1965, le Parti de Moïse Tshombe, la CONACO (Convention Nationale Congolaise) remporte les élections législatives et toutes les prévisions indiquent qu’il va devenir le Président du Congo lors des prochaines présidentielles. Mais le 13 octobre 1965, le Président Kasa Vubu décide de révoquer Moïse Tshombe de son poste de Premier Ministre et le pousse à l’exil. Moïse Tshombe part d’abord en Rhodésie du Nord, en Belgique, puis en Espagne. En 1967, soit 2 ans après l’arrivée au pouvoir du Lieutenant-Général Joseph Désiré Mobutu, Moise Tshombe est condamné à mort par contumace. Il sera victime d’enlèvement par le français Francis Bodenan, en connivence avec des agents de la C.I.A., sans succès. Et ce 29 juin 1969, il décède à Alger (en Algérie).